Arthropédie
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La femelle mature recherche des conifères morts ou malades dans lesquels elle pond jusqu'à 500 oeufs, par petits groupes d'une dizaine<ref>http://www.lesinsectesduquebec.com/</ref>. Ces oeufs viennent accompagnés de spores d'un mycète (champignon), ''Amylostereum chailletii'' (aussi connu sous le nom de ''Stereum chailletii''), lequel est nécéssaire à la larve pour son développement; les larves ne survivent pas jusqu'à leur second stade larvaire en absence de ce champignon<ref>Stillwell, M.A. 1966. Woodwasps (Siricidae) in Conifers and the Associated Fungus, ''Stereum chailletii'', in Eastern Canada. Forest Science, Volume 12, Number 1, 1 March 1966 , pp. 121-128</ref>. Cette relation de symbiose entre les deux êtres est profitable aux deux: le champignon est aisément dispersé par ''U. gigas'' (et bon nombre d'autres mouches à scie d'ailleurs), tandis que la survie des larves est garantie par le fait que les champignons dessèchent et font pourrir le bois de l'arbre hôte, facilitant ainsi l'accès à la larve aux nutriments et enzymes qui lui sont nécessaires, tout en lui fournissant un environnement adéquat<ref>Slippers, B., Coutinho, T.A., Wingfield, B.D., Wingfield, M.J. 2003. A review of the genus Amylostereum and its association with woodwasps. South African Journal of Science 99, January/February 2003 Review Article</ref>.
 
La femelle mature recherche des conifères morts ou malades dans lesquels elle pond jusqu'à 500 oeufs, par petits groupes d'une dizaine<ref>http://www.lesinsectesduquebec.com/</ref>. Ces oeufs viennent accompagnés de spores d'un mycète (champignon), ''Amylostereum chailletii'' (aussi connu sous le nom de ''Stereum chailletii''), lequel est nécéssaire à la larve pour son développement; les larves ne survivent pas jusqu'à leur second stade larvaire en absence de ce champignon<ref>Stillwell, M.A. 1966. Woodwasps (Siricidae) in Conifers and the Associated Fungus, ''Stereum chailletii'', in Eastern Canada. Forest Science, Volume 12, Number 1, 1 March 1966 , pp. 121-128</ref>. Cette relation de symbiose entre les deux êtres est profitable aux deux: le champignon est aisément dispersé par ''U. gigas'' (et bon nombre d'autres mouches à scie d'ailleurs), tandis que la survie des larves est garantie par le fait que les champignons dessèchent et font pourrir le bois de l'arbre hôte, facilitant ainsi l'accès à la larve aux nutriments et enzymes qui lui sont nécessaires, tout en lui fournissant un environnement adéquat<ref>Slippers, B., Coutinho, T.A., Wingfield, B.D., Wingfield, M.J. 2003. A review of the genus Amylostereum and its association with woodwasps. South African Journal of Science 99, January/February 2003 Review Article</ref>.
   
Les adultes fraîchement émergés ne pondent pas de nouveau dans l'arbre qui les a hébergé au cours de leur vie larvaire; ils en recherchent plutôt un nouveau, présentant les même signes d'affaiblissement, ou de mort. Ainsi cet insecte ne devrait-il pas normalement considéré nuisible, puisqu'il participe activement à la décomposition des arbres et au processus de renouvellement des forêts. Malheureusement, il ne fait pas de distinction entre les arbres de forêts non-exploitées commercialement et ceux des forêts exploitées. Les femelles peuvent ainsi pondre aussi dans le bois fraîchement coupé, voire dans les charpentes, ce qui en diminue la valeur commerciale et donne à l'insecte une réputation de ravageur.
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Les adultes fraîchement émergés ne pondent pas de nouveau dans l'arbre qui les a hébergé au cours de leur vie larvaire; ils en recherchent plutôt un nouveau, présentant les même signes d'affaiblissement, ou de mort. Ainsi cet insecte ne devrait-il pas normalement considéré nuisible, puisqu'il participe activement à la décomposition des arbres et au processus de renouvellement des forêts. Malheureusement, il ne fait pas de distinction entre les arbres de forêts non-exploitées commercialement et ceux des forêts exploitées. Les femelles peuvent ainsi pondre aussi dans le bois fraîchement coupé, voire dans les charpentes, ce qui en diminue la valeur commerciale et donne à l'insecte et aux espèces apparentées une réputation de ravageur. Néanmoins, l'impact économique de ''U. gigas flavicornis'' est négligeable, voire nul, et les divers organismes de contrôle s'inquiètent d'avantage de l'arrivée potentielle de sous-espèces exotiques pouvant compétitionner avec ''U. gigas flavicornis'' que de cette sous-espèce elle-même<ref>http://spfnic.fs.fed.us/exfor/data/pestreports.cfm?pestidval=24&langdisplay=english</ref>.
   
 
==Alimentation==
 
==Alimentation==

Version du 6 janvier 2011 à 19:38

Urocerus flavicornis
Urocerus gigas
Urocerus gigas
Taxonomie
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embranchement Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Hymenopterida
Ordre Hymenoptera
Sous-ordre Symphyta
Super-famille Siricoidea
Famille Siricidae
Genre Urocerus
Espèce Urocerus gigas
Linnaeus, 1758
Taxons inférieurs
Sous-espèces:
U. gigas flavicornis
U. gigas gigas
U. gigas orientalis
U. gigas taiganus
U. gigas tibetanus
Statut de conservation

Urocerus gigas, connue en français sous les noms d'urocère à cornes jaunes ou de sirex géant, est une espèce d'Hymenoptera de la famille des Siricidae.

Lors de la description de l'espèce par Linnée en 1758, ce dernier a de façon erronée classifié l'espèce dans le genre Ichneumon. Il s'est ravisé 3 ans plus tard en le rangeant plutôt dans le beaucoup plus plausible genre Sirex. La classification dans le genre Urocerus est due à Geoffroy en 1785[1].

Habitat

U. gigas est une espèce de répartition holarctique, vivant en forêt associé aux conifères, desquels il se nourrit. Cette espèce n'est pas particulièrement spécialiste, pouvant s'attaquer à plusieurs espèces de conifères différentes.

Morphologie

Urocerus gigas flavicornis

Urocerus gigas flavicornis ♀, la sous-espèce locale. Photo par Edward H. Holsten, USDA Forest Service, Bugwood.org

L'adulte se présente comme un insecte symphyte de 10 à 40 millimètres de long, selon le sexe; les mâles demeurent en effet plus petits que les femelles (de 10 à 30 mm pour les mâles contre 15 à 40 pour les femelles). Cette taille exclut l'oviscapte.

Les antennes sont filiformes et jaunes. Il y a une grosse tache jaune derrière chaque œil, qui lui est de couleur noire, comme le reste de la tête de l'animal.

Les deux premiers segments des pattes sont noirs, jusqu'à l'extrémité du fémur, qui est jaune; à partir de là, le reste de la patte est jaune. Les tibias de la première paire de pattes portent une seule épine apicale. Le thorax est entièrement noir, à l'exception de deux petits points jaunes situés juste après le pronotum.

L'abdomen se présente comme généralement noir chez U. gigas flavicornis, la sous-espèce locale, avec le deuxième, le septième et le début du huitième segments abdominaux jaunes. Il se termine par une sorte de corne, de laquelle dérive le nom anglais de horntail attribué aux Siricidae, laquelle est jaune.

Immatures

U

Larve d' U. gigas flavicornis. Edward H. Holsten, USDA Forest Service, Bugwood.org

La larve est blanche et ressemble à une chenille de lépidoptère, quoiqu'avec une tête mieux développée, pouvant mesurer 4 ou 5 centimètres au maximum, probablement moins dans nos régions. La larve n'est jamais visible, sauf si l'on découpe un conifère en morceaux, auquel cas on peut potentiellement voir la larve dans les galeries qu'elle aura creusé dans le bois. La larve porte une courte épine de couleur sombre au bout de l'abdomen.

Dimorphisme sexuel

S'il est possible de comparer deux ou plusieurs spécimens, les plus grands seront vraisemblablement des femelles et les plus petits des mâles. Sinon, il faut regarder l'abdomen. Mâle et femelle portent une corne au bout de l'abdomen, mais les femelles portent deux minces structures additionnelles: celle la plus basse est l'ovipositeur, qui sert à la ponte des oeufs.

Cycle vital

La femelle mature recherche des conifères morts ou malades dans lesquels elle pond jusqu'à 500 oeufs, par petits groupes d'une dizaine[2]. Ces oeufs viennent accompagnés de spores d'un mycète (champignon), Amylostereum chailletii (aussi connu sous le nom de Stereum chailletii), lequel est nécéssaire à la larve pour son développement; les larves ne survivent pas jusqu'à leur second stade larvaire en absence de ce champignon[3]. Cette relation de symbiose entre les deux êtres est profitable aux deux: le champignon est aisément dispersé par U. gigas (et bon nombre d'autres mouches à scie d'ailleurs), tandis que la survie des larves est garantie par le fait que les champignons dessèchent et font pourrir le bois de l'arbre hôte, facilitant ainsi l'accès à la larve aux nutriments et enzymes qui lui sont nécessaires, tout en lui fournissant un environnement adéquat[4].

Les adultes fraîchement émergés ne pondent pas de nouveau dans l'arbre qui les a hébergé au cours de leur vie larvaire; ils en recherchent plutôt un nouveau, présentant les même signes d'affaiblissement, ou de mort. Ainsi cet insecte ne devrait-il pas normalement considéré nuisible, puisqu'il participe activement à la décomposition des arbres et au processus de renouvellement des forêts. Malheureusement, il ne fait pas de distinction entre les arbres de forêts non-exploitées commercialement et ceux des forêts exploitées. Les femelles peuvent ainsi pondre aussi dans le bois fraîchement coupé, voire dans les charpentes, ce qui en diminue la valeur commerciale et donne à l'insecte et aux espèces apparentées une réputation de ravageur. Néanmoins, l'impact économique de U. gigas flavicornis est négligeable, voire nul, et les divers organismes de contrôle s'inquiètent d'avantage de l'arrivée potentielle de sous-espèces exotiques pouvant compétitionner avec U. gigas flavicornis que de cette sous-espèce elle-même[5].

Alimentation

L'adulte ne se nourrit pas. Il a une espérance de vie suffisante pour se reproduire et pondre des œufs, après quoi il meurt. La larve quant à elle, selon les conditions, passe de 1 à 3 ans , voire jusqu'a 6 ans dans des très mauvaises conditions, à se nourrir dans diverses espèces de conifères des genres Abies (sapins), Cedrus (thuyas), Chamaecyparis (cyprès), Larix (mélèzes), Picea (épinettes), Pinus (pins) et Pseudotsuga (sapin de Douglas)[6].

Comportements

Caractères spécifiques et distinction d'espèces semblables

On trouve au moins deux autres espèces d' Urocerus au Québec[7], Urocerus albicornis et Urocerus cressoni. U. gigas se distingue d'U. albicornis par ses pattes et antennes entièrement jaunes; U. albicornis n'a que deux bandes jaunes sur chaque patte et le bout des antennes noires.

U. cressoni a quant à lui l'abdomen totalement ou partiellement rouge, ce qui le distingue aisément des deux autres.

Sous-espèces

On connait au moins cinq sous-espèces à U. gigas, lesquelles se différencient assez difficilement les unes des autres. Toutes ne sont pas présentes au Québec cependant; U. gigas orientalis ne se retrouve qu'en Chine, au Japon et dans l'est de la Sibérie[8]; U. gigas tibetanus, comme son nom l'indique, ne se rencontre qu'au Tibet[9]. Quant à U. gigas taiganus, il a une répartition plus nordique, se retrouvant en Scandinavie et en Sibérie[10].

En ce qui concerne le Québec, c'est plutôt à U. gigas flavicornis que nous avons affaire, cette sous-espèce étant native de l'Amérique du Nord[11]. Cette sous-espèce est d'ailleurs confirmée dans la collection du Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune[12].

Prédateurs

Comme la plupart des xylophages, U. gigas est une cible potentielle, à l'état larvaire, d'hyménoptères parasitoïdes, telles les rhysses.

U. gigas (et ses parasitoïdes) est en outre sujet potentiel de parasitisme par des nématodes.

Distribution par municipalité, par région

Veuillez noter que cette section est en continuelle évolution à mesure que des données sont recueillies et que la distribution affichée dans la présente section ne représente probablement qu'une partie de l'aire de distribution totale de l'espèce. Pour plus de détails sur le fonctionnement des cartes de distribution, voir la page spéciale Entomoquébec:Cartes de distribution.

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Références